En 1904, dans une France bouleversée par les relations nouvelles entre l’Église et l’État, au moment de l’apogée de l’anticléricalisme et du combat contre les établissements congréganistes, trois femmes entament résolument une œuvre d’éducation : Lucie PETER, Jeanne DANIEL et Marie CHARTRES. Elles créent le Cours Fénelon, «Cours de jeunes Filles », qui s’ouvre au cœur du centre-ville de Toulon, rue Picot. La première classe, dirigée par Mademoiselle PÉLEGRIN, a un effectif de 6 filles, qui sont accompagnées par 6 enseignantes, dont les trois fondatrices laïques. Parallèlement, elles accueillent trois fois par semaine les enfants gitans joueurs de sous sur les places, à la Résidence des pères maristes, rue Victor Clappier (la loi interdisant aux congrégations religieuses d’enseigner en a chassé les pères maristes).
Elles leur apprennent la lecture, le catéchisme, en respectant leur âme farouche. Tout au long de son histoire, le Cours Fénelon a ainsi veillé à mélanger les origines sociales de ses élèves. L'établissement se développe sous l’enthousiasme de ses fondatrices. En 1914, une première annexe s’ouvre rue Victor Clappier, dans la Résidence des pères maristes inoccupée, avec un effectif de 130 élèves. En 1925, le Cours Fénelon intègre des classes secondaires puis ouvre en 1928 une deuxième annexe, rue Victorine. C’est cette même année que les premières élèves obtiennent leur baccalauréat. En 1930, Mademoiselle PÉLEGRIN fait construire, sur un terrain qu’elle possédait au 4 rue Picot, un immeuble où s’installent les classes. Elle assure la direction du Cours Fénelon en 1933 après le décès de Mademoiselle DANIEL.